Il existe un nombre important d'approches théoriques concernant la solitude et l'isolement.
Pour ce qui nous concerne ici, je me référerai à titre principal, aux recherches associées à la "thérapie existentielle" et singulièrement aux travaux de Irvin D. Yalom qui constituent une source d'inspiration permanente dans ma pratique clinique.
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Le sentiment de solitude, décrit par nos patients, se réfère à la singularité de chacun et ne fait pas appel aux mêmes dimensions. Il peut renvoyer à un champ :
L'isolement constitue la source première de l'angoisse qui n'est rien d'autre qu'une
réponse émotionnelle au fait que
« nous sommes plongés, sans notre consentement, dans une existence que nous n'avons pas choisie ».
Nous passons notre temps à occuper nos vies dans
des activités quotidiennes que nous maîtrisons et qui nous rassurent, pour mieux réduire au silence cette angoisse de vide et d'isolement qui est consubstantielle à la nature humaine (nos cauchemars nous rappellent parfois ces fondamentaux).
Toute notre vie est structurée autour de moments de séparation et de recherche d'indépendance. Quitter la relation de dépendance totale à la mère pour le jeune enfant, puis mener un processus continu de dépendance (physique et émotionnelle) aux autres et de séparations. Le développement de l'être humain se fait pour l'essentiel dans ce jeu permanent d'attachement / séparation.
Par essence, la personne doit – pour grandir – assumer ce processus de "fusion / isolement", avec les angoisses qui y sont associées. D'ailleurs, qu'est-ce qui nous motive quand nous alimentons des relations avec "les autres" sinon la peur de nous confronter à cet isolement existentiel. Pour autant, il ne s'agit pas de "couper les ponts" pour expérimenter cette confrontation à la solitude. Il s'agit par contre de l'assumer et non de la fuir pour mieux gérer le lien aux autres ; sans quoi il est probable que nous instrumentalisions les autres afin de faire taire notre angoisse intime. Faire lien avec les autres servirait principalement à nous apaiser afin de souffrir le moins possible de cet isolement fondamental. Quelque part, le sentiment amoureux fait écran à la solitude et vient compenser la souffrance de l'isolement.
Mais alors, faut-il admettre qu'à aucun moment il n'est possible d'avoir une véritable relation, une relation authentique avec quelqu'un d'autre ?
Oui, c'est possible, quand la relation n'a pas comme fonction première de "combler des besoins", quand on renonce à toute attente ciblée, précise, concernant l'autre, quand on ne l'enferme pas dans une interprétation (qui nous arrange) et qu'on s'autorise à être surpris, dérangé, remué, par l'autre.
La plupart du temps, nos patients se plaignent de ne pas être aimés, d'être ignorés, de ne pas être écoutés, voire d'être incompris par les autres ou par leur conjoint.
Bien souvent, la réponse suppose que l'autre soit différent de ce qu'il est, qu'il se ressaisisse, qu'il prenne telle ou telle disposition pour relancer le couple...
La responsabilité de l'action corrective est généralement confiée à l'autre, au partenaire, au conjoint... comme si l'amour c'était – avant tout – recevoir, accueillir et non donner, produire !
En fait, en donnant sans intention de recevoir, nous multiplions les probabilités de recevoir. Dès lors que l'on donne, l'autre se sent en capacité de donner également.
En réalité, le lien affectif, le lien d'amour supposent :
Ainsi, tout le travail du thérapeute consiste à aider le patient à développer ses ressources, à se reconnecter à sa force intérieure, à consolider son estime de soi, à rétablir sa stabilité émotionnelle afin qu'il puisse gérer au mieux du possible son angoisse existentielle, et ainsi expérimenter telle ou telle relation.
Si ces conditions d'estime de soi et de stabilité émotionnelle ne sont pas réunies, la personne va combattre son isolement existentiel en recherchant à tout prix la sécurité dans deux postures :
De fait, quelle que ce soit la posture existentielle, qu'elle soit à tendance masochiste ou à tendance sadique, elles traitent toutes deux et à leur manière du même processus défensif. Il n'est pas rare d'observer par ailleurs que des phases de sadisme et de masochisme peuvent alterner chez une même personne, tant il est vrai que ces deux postures traduisent la même problématique.
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Ces quelques réflexions théoriques font bien évidemment impact sur la pratique professionnelle du thérapeute, en tous cas, elles impactent la mienne.
La qualité de la relation personnelle entretenue par le thérapeute et son patient, va déterminer la capacité de celui-ci à s'engager dans un processus de changement. L'authenticité de cette relation passera souvent par la conscience que le thérapeute aura des mécanismes de transfert qui s'enclencheront, à partir de la "figure" qu'il représentera pour le patient (figure d'autorité, figure de sachant, figure de parent, etc.)
Nombreuses sont les situations où le patient va chercher à établir un lien de type fusionnel avec le thérapeute, de façon à fuir son isolement existentiel.
La fonction du thérapeute, dans ce cadre, peut se schématiser ainsi :
En synthèse, et avant tout autre levier thérapeutique... c'est bien la qualité de la relation qui soigne.
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